Gravure sur Lino (linogravure)
De retour de vacances, et de retour sur DW, avec pas mal de trucs à publier.
Entre autre, ma première expérience de gravure sur Lino chez l’ami Jean Jacques…
En quelques mots, la linogravure est un type de gravure en taille d’épargne (technique consistant à enlever les blancs ou réserves du résultat final, l’encre se posant sur les parties non retirées donc en relief, le papier pressé sur la plaque conservant l’empreinte de l’encre), proche de la gravure sur bois, et se pratique sur un matériau particulier, le linoleum.
Ouah, comme je parle bien. On dirait du Wikipedia…
Dans l’atelier de Jean Jacques, cela donne plusieurs étapes.
Dessin
On va commencer à faire le dessin, libre.
Je suis parti sur un arbre près d’une barrière de bois, au clair de lune avec un petit hibou/chouette.
Le faire à l’envers, l’impression se fera à l’envers (et réciproquement)
D’abord sur papier (à gauche) pour positionner les éléments, puis sur le lino avec un crayon-pastel (le crayon à papier se voit peu).
Gravure
Ensuite on attaque la gravure. Plusieurs sortes de gouges, de différentes tailles et formes.
Ce travail est assez simple, mais peut être long selon les détails bien sûr. Les gouges entrent facilement dans le lino, mais également dans les mains, d’où quelques précautions élémentaires (pas d’accident à déplorer) en ce qui me concerne…
Note à benêt: ne pas oublier de dessiner à l’envers, sinon le 6 qui est à droite sera à l’envers à gauche à l’étape d’après. J’étais pourtant bien parti… Mais c’est en se trompant que l’on apprend.
L’ami JJ nous a rassuré: cela lui arrive encore. Dont une fois où, en gravure sur du zinc format panoramique (2 plaques, soit près de 60cm x 15) il a gravé tout le paysage à l’envers, donc il a du tout recommencer…
Mon 6 est un 6 de petit joueur…
Encrage
L’encrage est assez simple: on met de l’encre sur une plaque de verre (ou autre plaque lisse), on passe un rouleau dessus, en s’arrangeant pour que celui ci soit uniformément couvert d’encre sans surcharge (une peau de mandarine d’encre doit le recouvrir).
Ensuite, on passe le rouleau sur la plaque de lino.
Un coup dans un sens, un coup dans l’autre, pour qu’il y ait de l’encre partout, uniformément répartie…
Impression
Un petit coup de presse? Le plus dur dans l’impression à la presse est… d’avoir la presse. Pas besoin d’une presse impressionnante, mais tout de même. Jean Jacques ayant ça, la première impression se fera donc avec.
On pose le papier, puis le lino sur le papier, centré (face encrée vers le papier, si, si) et tournez!
Ne reste plus qu’à retirer délicatement le lino et admirer le résultat (à droite sur la photo).
La plupart des gens remarquent d’abord le 6 à l’envers dont il était question plus haut… J’ai pensé, un peu tardivement, que j’aurai aisément pu en faire un 8 et on aurait vu que du feu… Pfff…
Ensuite?
On peut éventuellement modifier quelques détails en gravure, ou ré-encrer et ré-imprimer…
Par exemple à la cuillère…
Car la linogravure est souvent appelée la gravure de cuisine.
En effet, contrairement à la gravure au rhénalon que j’avais fait l’an passé où il faut chercher l’encre dans les creux, la lino va chercher dans les pleins, donc facilement accessibles.
Et dans ce cas: on encre le lino, on pose le papier dessus, et on caresse le tout avec le dos d’une cuillère. De temps à autre, on soulève un coin pour vérifier ce que cela donne (sans faire glisser le papier). Et c’est plutôt réussi!
Sans laver ma plaque, j’ai mis de l’encre bleue, ce qui donne un bleu/nuit assez sympa. Mal encré par endroit, ce qui donne encore plus de relief…
Bref: encore un atelier sympa, que je vais d’ailleurs réitérer dans quelques jours (ce qui donnera sans doute lieu à une nouvelle chronique ici même).